Vie du Réseau : Ce que nous sommes

Vie du Réseau : « Ce que nous sommes »

Avant-propos.

  • Nous sommes révolutionnaires, c’est à dire partisans d’une évolution radicale de la société, une société sans domination et exploitation de l’humain par l’humain. Mais notre projet politique ne se définit pas par la radicalité du discours ou de la posture.
  • C’est une pratique sociale se donnant pour but l’auto-émancipation des personnes subissant des rapports de domination et d’exploitation. Les pratiques sociales qui nous rassemblent sont au moins aussi importantes que les analyses que nous diffusons.
  • Nous nommons notre projet « communisme libertaire », non par référence au courant « communiste » marxiste-léniniste, mais dans la continuité d’un courant plus ancien et plus large, antiautoritaire, syndicaliste, conseilliste.« Communisme » : une société fondée sur la mise en commun des moyens de production, sans appropriation privée ou privative, centralisée, c’est-à-dire sans classe et sans État.« Libertaire » : une société qui a pour objectif et pour condition l’émancipation des travailleuses et des travailleurs, l’émancipation des individus, et qui passe par l’égalité économique et l’autogestion de la production et de la société.
  • Aujourd’hui nous formons un réseau militant. Il veut contribuer à la fondation d’un mouvement autogestionnaire large au sein duquel le courant communiste libertaire s’intégrerait sans disparaître.

Définir notre projet politique.

  • Notre projet politique c’est aussi l’élaboration et la diffusion la plus large possible d’un projet de société qu’il faut adapter en permanence aux données contemporaines de la lutte des classes. Par l’information, la formation, les outils de propagande et la coordination des militant.es, nous réaliserons une unité stratégique pour nous confronter aux autres courants politiques surtout quand ils ne considèrent les exploité.es qu’en tant que marchepied ou troupeau qu’il faudrait guider.
  • Nous n’entendons pas nous substituer au mouvement social ou à ses carences. Ce serait s’autoproclamer avant-garde du mouvement social et dans les faits rompre avec notre logique politique. C’est pourquoi nous cherchons à favoriser l’expression du plus grand nombre au sein du mouvement social et le respect des décisions collectives.
  • Les pratiques démocratiques au sein des luttes permettent une progression de la conscience anticapitaliste et des solidarités humaines. Aussi la société démocratique que nous voulons construire résultera d’une montée de la combativité des personnes subissant un système de domination, se concrétisant par la généralisation de contre-pouvoirs.

La lutte des classes est centrale et traverse toutes les luttes d’émancipation.

  • S’il n’y a pas de lutte principale et des luttes secondaires, l’intervention dans la lutte des classes est « au cœur de notre combat ». La lutte des classes traverse l’oppression de genre et les discriminations raciales.
  • Un des moteurs principaux du combat anticapitaliste est la solidarité entre tous et toutes les exploité·es. Cette solidarité se structure à partir des aspirations et des besoins qui s’expriment au sein du prolétariat, dans la diversité des situations vécues et en cherchant à dépasser les contradictions résultant de toutes les discriminations. Le combat anticapitaliste se mène à partir des lieux d’organisation des classes populaires, lieux de vie et lieux de travail, visant à combattre toutes les formes de divisions, qu’elles résultent de logique corporatiste ou autre.
  • Aussi tous nos combats s’inscrivent au sein du prolétariat et des classes sociales intermédiaires subissant elles aussi la domination capitaliste. Ces classes populaires dans toute leur diversité sont au cœur de notre combat révolutionnaire.
  • La société que l’on combat est dominée par la classe capitaliste. Pour maintenir sa domination, celle-ci s’appuie sur des systèmes de discriminations et de domination qui ne trouvent pas uniquement leurs racines au sein du capitalisme. Les luttes contre ces systèmes de domination revêtent donc une importance stratégique fondamentale, au sens où l’unité populaire est centrale dans toute lutte révolutionnaire.
  • Si les classes sociales dominantes peuvent s’appuyer sur des systèmes de domination préexistant au capitalisme pour diviser le prolétariat et détourner la légitime colère des prolétaires, le racisme et le sexisme ont leur autonomie propre et nécessitent donc une lutte spécifique.

Notre conception des rapports non-autoritaires

  • Nous donnons la priorité, non pas à la radicalité idéologique, mais à la possibilité de mobiliser, de faire agir, débattre collectivement des franges importantes des classes dominées. C’est ainsi que progresse la conscience de celles et ceux qui y participent.
  • Notre combat politique ne peut se faire sans s’appuyer sur la réalité de la conscience et des aspirations des personnes subissant des systèmes de domination. Que ce soit entre nous ou dans le mouvement social, il est important que ces échanges se fassent dans le respect et l’écoute.
  • Notre projet d’une société communiste et démocratique nous conduit à penser et développer un rapport non autoritaire entre toutes et tous, qu’elles soient acquises à nos idées ou non. Dans une société de classe marquée par des systèmes de domination multiples, il est important d’éviter les écueils d’une quête d’une impossible « pureté » ou d’un paternalisme envers personnes subissant des dominations, ce qui mènerait vers une forme d’avant-gardisme nous coupant des personnes que nous cherchons à convaincre, ou d’une tolérance abusive envers les personnes pouvant inconsciemment perpétuer des mécanismes de domination. C’est notamment en reconstruisant des solidarités concrètes que les préjugés reculeront et les systèmes de domination se déliteront.
  • Si nous nous coordonnons c’est pour que nos idées soient percutantes et convaincantes, pas pour entraîner un collectif là où il n’a pas décidé d’aller consciemment. Aussi nous combattons les courants qui tentent de manipuler les espaces collectifs de lutte en cherchant à imposer leurs vues, entraînant de fait un effondrement du nombre des participants aux actions collectives.

Notre rapport non sectaire aux organisations du mouvement social et aux organisations politiques.

  • Nous privilégierons la participation aux organisations de masse du mouvement social, pour y construire un débat démocratique, même si parfois cela semble compliqué.
  • Par exemple, notre intervention syndicale s’inscrit dans une tradition syndicaliste révolutionnaire : un syndicalisme de classe fondé sur la démocratie directe et l’action directe ; un syndicalisme de masse qui organise les travailleuses et les travailleurs sur la base de leur condition sociale et non sur une adhésion idéologique : un syndicalisme de transformation sociale prônant la socialisation des moyens de production et luttant contre toutes les formes de domination ; enfin un syndicalisme solidaire se battant pour l’égalité économique et luttant contre toute forme de corporatisme.
  • Toutes et tous les militant.es révolutionnaires ont vocation à agir dans la lutte des classes, en particulier dans le syndicalisme qui incarne une organisation collective active au sein des classes populaires. Elles et ils s’emploient à construire l’unité syndicale au quotidien afin de renforcer notre camp social et ses capacités d’action.
  • Les militant.es qui ne seraient pas inclus.es au sein du mouvement social doivent être formé.es et soutenu.es pour passer à l’action. S’il est parfois très compliqué d’agir sur son lieu de travail, il est toujours possible de s’impliquer dans une union locale, un collectif de précaires et de privé d’emploi ou dans une association ou un collectif constituant une forme d’organisation collective au sein des classes populaires.
  • Nous savons que la révolution ne pourra pas résulter de l’action des seul.es communistes libertaires, anti-autoritaires et/ou autogestionnaires, ni même des seul.es anticapitalistes. C’est pourquoi nous rechercherons, sur la base d’un contenu compatible avec nos positions, l’action commune avec les autres courants de la gauche sociale et politique et la participation aux mobilisations unitaires.
  • Nous voulons aujourd’hui débattre de ces questions avec toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans une démarche politique anti-autoritaire, qui affirment la centralité – mais pas la priorité – de la lutte des classes dans leur combat politique, qui veulent fonder leur combat politique sur les préoccupations du prolétariat dans toute sa diversité et ce quelque soit l’étiquette qu’ils et elles se donnent aujourd’hui.

Discours et pratiques du réseau.

  • Nous nous adressons de façon privilégiée au prolétariat dans sa diversité, c’est-à-dire aux membres d’une classe sociale subissant, outre l’exploitation dans le quotidien, souvent un accès difficile au vocabulaire universitaire. C’est pourquoi nous devons nous donner comme objectif, quand nous rédigeons des tracts, des articles ou des textes internes, d’être compréhensibles par toutes et tous. Cela signifie limiter – à ce qui est indispensable et en l’explicitant – tout vocabulaire, spécialisé ou militant.
  • Refusant de sombrer dans l’anti-intellectualisme, nous nous donnons aussi les moyens de construire et promouvoir des outils qui permettent à notre classe d’accéder à une éducation politique émancipatrice.
  • Nous organisons nos activités en direction des luttes du monde du travail :
    • Cela commence par un soutien à celles et ceux qui luttent, par exemple en allant sur les piquets de grève.
    • Nous participons à la construction des organisations de classe que sont les syndicats, à la fois au plan professionnel et interprofessionnel.
    • Nous intervenons politiquement sur nos lieux de travail et tentons d’y diffuser nos analyses communes.
    • D’un point général, nous investissons tous les lieux au sein desquels s’organisent collectivement des membres des classes populaires…
  • Nous intervenons également dans nos lieux de vie :
    • Participation aux associations, collectifs et généralement aux initiatives dans les villes, les quartiers populaires et les campagnes afin de développer les solidarités, l’entraide dans le sens d’une plus grande conscience de classe et de pratiques démocratiques et émancipatrices.
    • Nous agissons contre le mal logement, pour l’accès à la santé et aux droits, l’amélioration du cadre de vie. L’accès à l’éducation, à la culture, à l’information, à une alimentation saine, tout ce qui constitue nos Communs font partie de notre combat révolutionnaire.
    • Par notre intervention dans nos lieux de vie comme dans les lieux de travail, nous souhaitons nous adresser au prolétariat dans sa diversité de situations vécues, afin de concourir au renforcement d’une prise de conscience anti capitaliste et à l’affirmation d’une société réellement démocratique et autogérée.
  • Divers, le prolétariat subit des offensives cherchant à le fracturer. C’est ce qu’attisent les courants racistes, tout comme les fondamentalismes religieux. Ils peuvent compter sur un racisme d’État de plus en plus décomplexé. Et c’est bien là que réside le premier danger de division.
  • Ainsi une campagne idéologique d’ampleur tente depuis plusieurs années de renvoyer dos à dos les promoteurs des discriminations raciales et les courants antiracistes, dans le but évident de disqualifier ces derniers. Nous dénonçons et combattons cet amalgame qui met sur le même plan celles et ceux qui luttent pour l’égalité et ceux qui renforcent les dominations.
  • Il peut exister des stratégies différentes au sein de l’antiracisme. Mais nous ne sommes pas partisan.es d’un antiracisme moral ou libéral tenant de la « réforme individuelle » : ce qu’il importe c’est d’identifier et combattre les mécanismes sociaux et politiques fabriquant des discriminations qui touchent des fractions entières des classes populaires. Reconnaître ces discriminations et les faire reconnaître contribue au travail d’unification des classes populaires qui reste notre priorité.
  • Aujourd’hui, fleurissent des formules telles que « classe de genre », « syndicalisme blanc », « féminisme blanc », « privilèges blancs », etc. Nous critiquons l’usage de ces termes, car ils dressent des prolétaires les un.es contre les autres en faisant croire qu’ils ou elles auraient des intérêts fondamentalement divergents.
  • L’affirmation de l’existence d’une solidarité automatique entre toutes les femmes ou entre toutes les victimes du racisme quelle que soit leur classe sociale, ne correspond ni à la réalité, ni à notre projet politique qui place l’autonomie des classes populaires au centre de sa stratégie. Ce qui ne signifie pas que le racisme, le sexisme et d’autres discriminations soient absents du mouvement social.
  • Les discriminations existantes dans le mouvement social doivent être combattues au nom du principe d’égalité et de solidarité, par leur prise en compte par toutes et tous, en parallèle avec la recherche des intérêts communs. Cela peut passer par la création de lieux non mixtes facilitant la prise de parole individuelle et collective de celles et ceux qui subissent ces discriminations. Mais jamais ces lieux ne doivent devenir des lieux de prise de décision s’imposant d’autorité à toutes et tous. Cela s’applique aussi à notre réseau qui ne peut pas être à priori considérée exempt de tout risque de discrimination.
  • Cette parole collective serait alors portée dans le réseau en tant que contribution au débat. Elle ne relève pas d’un principe d’autorité qui discréditerait la parole de celles et ceux qui « ne seraient pas formés » ou qui ne vivraient pas ces discriminations. Mais simplement parce qu’elle émane des premier·es concerné·es elle doit faire l’objet d’une attention particulière.

Face à l’urgence écologique.

  • La révolution industrielle au 19ème siècle a fait basculer une société à dominante agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle. La nouvelle expansion de la population humaine et des inégalités en son sein, a entraîné une capacité à modifier en profondeur les équilibres du vivant et à déstabiliser le climat. Selon David R. Boyd, rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’environnement à l’ONU, « Les taux d’extinction sont des centaines de fois supérieurs [au taux d’extinction normal des espèces] » et ainsi nous sommes bien rentrés dans le cadre de la sixième extinction massive.
  • À la différence que, cette fois, une forme d’organisation sociale et économique, le capitalisme, est responsable de ce qui se produit. Nul besoin d’impact massif d’astéroïde et d’une activité volcanique massive comme pour la disparition des dinosaures il y a 66 millions d’années. S’il n’est pas probable qu’une aggravation de cette crise écologique se traduise par la disparition de la vie sur terre, il faut envisager que cela puisse se traduire par un effondrement de la population humaine, voire sur une disparition de notre espèce.
  • Depuis la naissance du capitalisme les classes populaires sont celles et ceux qui subissent le plus durement, non seulement des conditions sanitaires dégradées au travail, mais aussi le cadre de vie le plus pollué. Face au réchauffement climatique ce seront aussi elles et eux qui paieront le prix le plus fort … Ainsi, face à la crise écologique, un combat social qui ne s’ancrerait pas dans un combat écologique deviendra de plus en plus illusoire.
  • Réciproquement, quand on sait que le patrimoine financier des 63 milliardaires français a, à lui seul, une empreinte carbone équivalente à celle de la moitié des ménages française, il devient évident qu’une lutte écologique qui ne s’ancrerait pas dans le combat social serait condamnée à ne s’appuyer que sur une politique de restriction économique contre les plus démunis. Et en cela elle se condamnerait à n’être qu’une politique antisociale, incapable de s’attaquer à la crise écologique et à ses véritables causes.
  • Face à la prétention d’un impossible « capitalisme vert », la construction d’une convergence entre les luttes sociales et les luttes écologistes est ainsi la brique fondamentale d’une stratégie écologique conséquente. Au moment où il devient évident qu’il est nécessaire de faire décroître l’activité économique, cette convergence devra promouvoir une égalité économique, seule à même d’assurer à toutes et tous la satisfaction de leurs besoins.
  • Car aucune société ne peut durer sans satisfaire les besoins essentiels de chacun de ses membres. Ainsi il ne peut y avoir de solution à la crise écologique qui ne satisfasse la vieille revendication ouvrière : de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. Il s’agit bien de l’antithèse du capitalisme qui poursuit une croissance incapable de satisfaire les besoins de la population, qui dilapide les ressources de la planète … pour maintenir un haut niveau de profit capitaliste.
  • Pour réinventer un autre rapport au vivant, nous affirmons donc que trois révolutions sont nécessaires : Une révolution des modes de production ; une révolution des modes de vie ; une révolution des échanges. Ces révolutions se traduiront en particulier par la disparition de pans entiers de l’économie capitaliste : tout ce qui est lié à la marchandisation de la vie, au contrôle des classes sociales dominées, à la publicité, au suremballage, à l’appropriation privée des terres, des bâtiments et des outils de production, à la bourse et à la domination de la finance, aux productions réservées aux classes sociales privilégiées, aux transports du quotidien imposés aux classes sociales dominées …
  • C’est une part importante des activités humaines qui doit disparaître, permettant rapidement à la fois une baisse de l’empreinte écologique, la fin de l’exclusion sociale et une diminution importante du temps de travail. Définitivement le combat écologique est lié à celui pour une démocratie directe et une égalité économique.

Les autres aspects de notre combat politique.

  • Si nous sommes partisan.es d’une société qui s’organisera autour d’institutions de coordination globale et de solidarité entre les diverses régions, nous refusons le mythe de l’État républicain, neutre, démocratique, surplombant des intérêts particuliers. L’État, c’est au contraire l’organisation de la violence politique des classes dirigeantes qui s’impose à la base de la société. Nous ne construirons pas une société solidaire à partir des institutions de cet État, mais à partir de la généralisation et de la coordination des structures qui se mettrons en place dans le cadre de la montée de contre-pouvoirs dans la société, débouchant – avant l’effondrement du capitalisme – sur une forme de double-pouvoir.
  • L’émancipation de chaque individu n’est pas, pour nous, une perspective secondaire, car elle est porteuse d’aspirations égalitaires et libératrices qui dépassent la seule lutte des classes. Loin de les opposer, nous affirmons que la lutte pour la liberté individuelle ne peut avancer sans le concours des luttes collectives.
  • La prostitution est une des formes extrêmes de l’oppression sexuelle des hommes sur les femmes. Nous voulons une société égalitaire et autogestionnaire, avec la disparition des rapports de domination économique et de domination patriarcale. Cela implique de refuser la persistance de ce système prostitutionnel. Nous ne sommes pas concerné.es par un ordre moral religieux mais bien par le droit à la dignité et à l’égalité. Parce que nous voulons une liberté sexuelle réelle pour tous et toutes, nous prônons l’abolition de la prostitution.
  • Nous sommes partisans et partisanes d’une lutte globale qui prenne à partie toutes les formes d’aliénation et d’oppression, et qui se donne pour finalité le respect absolu de chacune et de chacun, que toutes et tous puissent vivre, aimer, travailler, créer, s’exprimer librement, sans barrière de couleur de peau, de confession, de sexe, de nationalité, d’âge ou de mode de vie, que toutes et tous puissent trouver une place dans la société humaine, s’y épanouir et disposer de moyens d’existence satisfaisants. Nous sommes donc pour que s’épaulent la lutte de classe et les diverses luttes contre les aliénations.
  • Si nous ne combattons pas les croyantes et les croyants et si nous défendons la liberté de conscience, d’association et d’expression des athées comme des croyants, nous savons que les religions – par la vision du monde qu’elles proposent, par les formes hiérarchisées qu’elles se sont données, par leur prétention à enserrer la vie de chacune et de chacun dans un réseau de dogmes et de règles imposées – ont une place dans l’espace politique et servent le plus souvent d’appui aux idéologies d’extrême droite. Aussi, nous ne contentons pas de défendre la laïcité, mais en plus nous voulons soumettre les religions à une critique radicale, parce qu’elles servent à justifier un ordre social inégalitaire.
  • Nous affirmons que le système éducatif prend une part considérable dans l’aliénation de l’individu en reproduisant l’ordre social capitaliste et en le lui faisant accepter dès son plus jeune âge. Il est nécessaire de mettre en place une forme d’éducation émancipatrice pour dépasser collectivement ces aliénations. Toutefois notre critique de l’école et en particulier de l’école publique s’inscrit nécessairement dans une réalité complexe. Car l’enseignement est assuré par des hommes et des femmes qui pour une part importante d’entre eux et elles cherchent à mettre en œuvre un enseignement émancipateur pour leurs élèves. Enfin nous sommes conscient·es que la seule action sur l’éducation ne saurait suffire à la construction de la société à laquelle nous aspirons.
  • Le fascisme est une idéologie qui prétend hybrider discours social et national. Il est lié à la formation d’une « droite révolutionnaire » qui remet en cause l’idéologie démocratique bourgeoise, le rationalisme des Lumières. Le fascisme se vit donc comme « révolutionnaire », mais sert globalement les intérêts de la bourgeoisie en anéantissant les organisations ouvrières et en brisant les luttes populaires, vues comme une menace contre « l’unité nationale ». Face à l’extrême-droite, si nous ne refusons pas de participer aux mobilisations de rues, nous privilégions de façon générale les mouvements sociaux comme instruments de changement et d’action sur la réalité. En matière d’antifascisme, ils peuvent avoir un rôle essentiel d’endiguement et d’alternative.
  • La division de la planète en États-nations a été une construction liée au développement historique du capitalisme et des États. C’est sur le socle idéologique de « la nation » que s’est forgé la domination politique de l’État et des classes dirigeantes dont il était l’instrument. Nous nous plaçons résolument du côté des peuples, contre tous les impérialismes, qu’ils soient mondiaux ou régionaux. Nous militons pour l’abolition du pillage commercial qui ruine les pays du Sud, et pour la liberté de circulation et d’installation des travailleurs et travailleuses. Notre combat n’a de sens que dans une perspective internationaliste.