Vie du Réseau : Agir aujourd’hui !

Vie du Réseau : Agir aujourd’hui !

Extrême droite, droite, gauche, … et classes populaires.

  • « Plutôt Hitler que le Front Populaire » nous disait la bourgeoisie et ses valets des années 1930. Pour autant, si la situation que nous connaissons aujourd’hui n’apparaît nullement semblable, le cynisme des dirigeants reste le même qu’alors.
  • La trajectoire que suit la France, à l’instar de nombreux autres pays européens, reste durablement marquée par les remises en cause des outils de solidarité collective (sécurité sociale, droit du travail, services publics), le recul des libertés publiques aggravé par la gestion désastreuse de la pandémie, la banalisation des discriminations racistes, la persistance des inégalités hommes-femmes.
  • C’est un véritable processus de « fascisation » des esprits auquel nous nous heurtons, auquel le mouvement social peine à s’opposer au regard de l’utilisation qui en ait faite par l’ensemble du personnel politique, de la majorité macroniste, en passant par la gauche parlementariste et jusqu’à la droite classique.
  • Si l’extrême-droite porte une volonté de casse des outils collectifs, Le Pen n’assume pas clairement cet objectif et au contraire fait semblant de défendre « les petits » contre « les gros« . La lecture attentive de son programme dit pourtant le contraire. La présence au sein des appareils d’extrême-droit d’anciens nazis et de fascistes le démontre aussi.
  • Les classes populaires partagent pourtant largement les objectifs dont ont pu se doter les multiples mobilisations sociales connues ces dernières années (défense de l’emploi, augmentation des salaires, développement des services publics…). Ainsi, durant la campagne présidentielle, malgré toute l’énergie mise par les partis politiques de droite et d’extrême droite ainsi que les médias à imposer des thèmes identitaires, la thématique des salaires et du coût de la vie a réussi à s’imposer. Mais, pour autant, un véritable projet politique collectif combinant « radicalité » et « unité ouvrière » n’est pas porté dans cette élection !
  • Plusieurs grèves pour les salaires et l’emploi ont ainsi traversé le pays ces derniers mois, y compris dans des secteurs peu habitués à l’action collective. Cette adhésion ouvrière massive aux revendications portées localement et dans de nombreux secteurs qui restent atomisés, ne saurait être confondue avec une situation pré-révolutionnaire, voire insurrectionnelle permettant la mise en œuvre de contre-pouvoirs alternatifs, en vue de la gestion des richesses, de leur production et de leur redistribution au sein d’un monde nouveau.
  • Enfin la stratégie insurrectionnelle portée notamment par de nombreux camarades issus de la mouvance autonome et rejoint par de nombreux camarades libertaires ne nous apparaît nullement adaptée à la situation concrète vécue, au risque d’une dérive substitutiste et avant-gardiste, menant à un isolement sans issue.

État de la gauche … face à l’échéance électorale.

  • Deux millions de personnes touchent moins de 700 euros par mois, Plus de deux cent mille d’entre elles et eux vivent dans des logements indignes ou à la rue. La France est l’un des pays des plus riches au monde, mais ses gouvernements successifs n’ont nullement éradiqué la misère qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années, en particulier avec la casse des outils de protections collectives depuis les présidences Sarkozy, puis Hollande.
  • Pendant ce temps là, que fait la gauche ? Les camarades du PC s’investissent à corps perdu notamment dans la candidature Roussel. Pourquoi ? Pour peser sur les accords électoraux attendus pour les législatives et les élections suivantes. Les campagnes électorales des Verts et du PS poursuivent exactement les mêmes objectifs. La politique institutionnelle règne en maître.
  • Quant aux camarades de LFI, ils reprennent à leur compte la problématique du vote utile que nous avait seriné le PS. Il s’agit en fait de devenir dominants face aux autres organisations de gauche. Cela relève évidemment de la logique des institutions de la cinquième république. Mais au final nous assistons à des combines d’appareils aux antipodes des attentes du « peuple de gauche« .
  • Dans ce contexte les élections présidentielles semblent être déjà bouclées avec un second tour désespérant Macron contre Le Pen. La surprise de Mélenchon au second tour apparaît bien improbable. L’arrivée au second tour – une nouvelle fois – de Le Pen, représentante de l’extrême-droite, c’est à dire du pire ennemi des travailleurs et des travailleuses, ne nous réjouit pas. Mais l’alternative Macron ne serait qu’un nouveau point d’appui à une politique en faveur de la bourgeoisie dominante.
  • Au final ce seraient deux versions d’une politique au service des dominants. Pour notre part, nous estimons que toute voix de notre camp social qui se portera sur l’un de ces représentants de la bourgeoisie, ne pourra l’être qu’à notre détriment. Pourtant, dans cette situation où il n’y a pas de bonne solution, nous continuons à refuser d’opposer celles et ceux qui penseraient nécessaire de voter et celles et ceux qui refuseraient de le faire.

Une plate-forme communiste libertaire pour un front social : nos tâches pour l’unité ouvrière.

  • Nous avons déjà exprimé les motifs qui nous ont amenés à nous séparer de l’UCL au travers de notre lettre collective dite des « 33 ». C’est à la fois le constat de divergences de fond et de forme sur la nature des débats qui nous ont décidé de partir. A notre sens, l’UCL s’enferme dans une fuite en avant gauchiste où la radicalisation du discours fait office de stratégie révolutionnaire, et à une négation de la centralité de la lutte des classes.
  • Si tout le monde ne jure que par la convergence des luttes, nous savons aussi que l’éparpillement constaté aujourd’hui est du, non seulement aux attaques multiformes dont le mouvement progressiste fait l’objet, mais aussi et pour une très large part à la négation de la centralité de la luttes des classes ! Il ne s’agit évidemment pas de reprendre les litanies ouvriéristes mais la question de l’exploitation économique traverse la totalité des systèmes oppressifs ! Des femmes sont exploitées par d’autres femmes ; des patrons d’origine africaine ou asiatique exploitent aussi des prolétaires de même origine …La centralité de la lutte des classes c’est donc à la fois le développement de revendications unificatrices pour le prolétariat et la prise en compte par tous et toutes les prolétaires des discriminations subies par une partie d’entre elles et eux !
  • Aussi le combat pour « l’unité ouvrière » est au centre de la stratégie des membres de notre réseau. Nous affirmons que cette unité nécessite au moins cinq axes stratégiques :
  • Lutter contre toutes les discriminations divisant notre classe. Cela passe en premier lieu par une aide à la syndicalisation des secteurs féminisés et ceux où les travailleurs et travailleuses issues de l’immigration sont nombreuses. Les revendications de ces travailleurs et travailleuses seront ainsi mieux prises en compte dans nos syndicats. Cela passe aussi par une convergence avec les collectifs féministes et antiracistes favorisant une logique d’unité de classe.
  • Reconstruire une identité politique collective au travers de revendications unifiantes qui permettent d’identifier un camp social, porteur de l’espérance d’une rupture avec le capitalisme, du point de vue de la justice sociale et écologique.
  • Reconstruire la conscience de classe est indispensable pour faire avancer nos perspectives politiques. Cela viendra d’une solidarité entre les membres de notre classe qui pourrait s’affirmer à partir de nos lieux de vie et de travail. Un patient travail de fourmi au quotidien : construire et participer à un tissu de collectifs, d’associations et de syndicats sur le logement, la santé, la culture, l’alimentation, l’accès à l’eau et à l’énergie, la scolarité des enfants, … Ces structures se coordonneront pour transformer la logique d’assistance en une dynamique de classe.
  • Pour cela il est indispensable de former et d’accompagner une nouvelle génération de militantes et de militants aguerries s’appuyant sur l’auto-organisation des luttes. L’autogestion est au cœur de toute possibilité de rupture avec le capitalisme. Mais l’autogestion nécessite que des militants et des militantes formées défendent ses modes d’organisation et d’action. Elle permet alors d’imaginer un monde socialiste, sans chef c’est à dire sans inégalités. Elle est nécessaire à la construction des collectifs humains à la base de nos espérances politiques.
  • Face à la menace fasciste, il est nécessaire de reconstruire un antifascisme de classe, qui ne se conçoive pas comme un projet politique spécifique mais comme une dynamique de rassemblement interne au mouvement social. Cela passe là encore par la prise en compte de cette problématique par nos organisations (à l’image de ce que peut faire VISA dans le mouvement syndical). Cela passe aussi par une meilleure coordination entre organisations concernant l’auto-défense collective (sécurisation des manifestations, surveillance des groupes d’extrême droite violents, etc.).

Nos tâches pratiques.

  • Notre réseau n’a évidemment pas vocation à réaliser à lui seul cette dynamique politique. Quelque soit l’avenir de notre réseau, dès aujourd’hui il entend travailler avec toutes les forces politiques et sociales qui œuvrent, pour l’essentiel, au même projet politique.
  • Pour ce qui le concerne et à court terme, notre réseau va se structurer autour de notre site internet, autour duquel nous nous engageons à la mise en place :
    • D’une expression politique collective et de la mise en commun de matériel militant, tracts, affiches, autocollants.
    • De formations en direction de celles et ceux qui participent au réseau et plus largement, afin de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de « cadres » du mouvement social.
    • D’un retour des expériences de chacune et de chacun des adhérents et adhérentes du réseau.
    • Pour cela le réseau favorisera l’émergence de coordination locales ou régionales des adhérentes et adhérents du réseau.